Dépaysement
Ce matin, j'ai lu un article du blog d'une copine japonaise, qui est aussi « kikoku-shijo» (returnee, cela veut dire une personne qui a passé son enfance ou sa jeunesse hors de son pays, et puis est revenu dans son pays). Elle a passé sa vie collégienne en Pays-bas, et elle est maintenant en France. Aujourd'hui, un mois avant le jour du re-départ pour le Japon, elle raconte pourquoi elle a chosi comme ça son deuxième séjour en Occident. (Cela vous ferait bizarre de dire « deuxième séjour », car elle n'est pas dans son pays d'enfance, en Pays-bas en ce moment. Mais pour elle, il s'agit des retrouvailles.)
Et elle dit qu'elle a retrouvé du temps perdu de sa vie et aussi qu'elle a réconcilié avec son « Occident », qui n'avait pas été très amical avec elle il y a quinze ans.
(J'ajoute qu'elle était allée à l'époque dans un collège américain en Amsterdam et il semble que des enfants blancs anglophones, stressés eux-mêmes par la vie à l'étranger, n'y étaient pas très gentils avec tout le monde).
Moi aussi j'avais un problème similaire au sien dans ma vie, et pour mon cas, je devais me réconcilier aussi avec le Japon qu’avec l'« Occident ». Car, j'étais petite quand j'avais vécu à l'étranger, et quand je suis « revenue » au Japon, qui m'était lors presque inconnu, la réinsertion n'a pas été bien faite, même si je parlais parfaitement la langue (en effet, je ne parlais que japonais à l'époque...).
Mes retrouvailles avec l'Occident, c'est beaucoup plus tard, au moment de mon séjour entre 2001-2004, pour les études comme cette copine. Et ça s'est, heureusement, bien passé, comme vous le constateriez par le fait que j'écris ce blog en français :).
Mais pour la réconciliation avec le Japon, je dois vous avouer que c'est encore « en cours ».
Avec le Japon, ce sont donc les deuxièmes retrouvailles, après ceux de mon enfance qui ont été assez mal faits. ....Et je ne sais même pas pourquoi je sens des choses encore comme ça, après avoir bien connu ce pays.
J'ai des amis et ça marche bien aussi pour ma carrière. .....Mais décidément je ne reviens pas. qqc est stressante et je ne sais pas encore exactement ce que c'est.
Bon, il n'est pas évident d'avoir un endroit où tu te sens vraiment attaché et je sais que ce n'est pas du tout tragique. Mais cela me donne parfois certains malaises, quand je vois beaucoup de japonais, non returnee, traiter trop facilement le sentiment de l'attachement à leur pays comme « évident ».